La bataille de Stalingrad

Malgré ses revers, l’échec de la Blitzkrieg (guerre éclair) et l’arrêt de ses troupes devant Moscou « … Hitler n’en réussit pas moins au cours de l’été 1942 à concentrer… dans l’Est des forces considérables. Sur le front, il disposait d’une armée de 6 millions d’hommes, comptant jusqu’à 43 000 canons et mortiers, plus de 3000 chars et jusqu’à 3500 avions de combat. Hitler avait commencé la guerre avec des forces moins importantes ».
Mais Hitler avait décidé de consacrer une importante partie de ses forces pour « … l’exécution de l’opération principale dans le secteur Sud, dans le but d’anéantir l’ennemi à l’ouest du Don, pour s’emparer ensuite des régions pétrolières caucasiennes et franchir la chaîne du Caucase ».
« Au total, l’adversaire avait concentré… environ 900 000 soldats et officiers, 1260 chars, plus de 17 000 canons et obusiers, 1640 avions. Ce qui représentait 50 % des unités blindées et motorisées ennemies se trouvant sur le front et 35 % de ses troupes d’infanterie. À ce groupement de choc de l’ennemi s’opposaient (du côté soviétique)… 655 000 hommes, 740 chars, 14 000 canons et obusiers, plus d’un millier d’avions de combat ».
Tout se met en place pour le début de la bataille de Stalingrad qui va démarrer « … le 17 juillet 1942, jour où les détachements d’avant-garde des 62ème et 64ème armées entrèrent en contact avec l’adversaire ».

L’auteur du livre Stalingrad, Vassili Tchouïkov, général commandant la 62ème armée, nouvellement créée, sera ensuite le responsable de la défense de Stalingrad de novembre 1942 jusqu’à la reddition des troupes de Von Paulus début février 1943. Pour lui « il est convenu de considérer le 17 juillet 1942 comme le début de la bataille de Stalingrad, jour où les détachements d’avant-garde des 62ème et 64ème armées entrèrent en contact avec l’adversaire… Une des plus grandes batailles de la Seconde guerre mondiale était engagée… La période défensive dura du 17 juillet au 18 novembre 1942. Au cours de cette période des combats se livrèrent aux approches lointaines et immédiates de Stalingrad et aux défenses de la ville.
La seconde période de la bataille de Stalingrad commença les 19 et 20 novembre par une puissante contre-offensive des fronts du Sud-ouest, du Don et de Stalingrad. Les 62ème et 64ème armées reçurent également l’ordre de passer à l’offensive et d’anéantir l’ennemi encerclé dans Stalingrad. Cette période se termina le 2 février 1943 par l’anéantissement et la capture des forces ennemies encerclées dans Stalingrad et sous Stalingrad».

 Sur la période défensive.
« … le 28 juillet 1942, l’ordre n° 227 du Commissaire du peuple à la Défense définissant avec une netteté et une franchise extrême, la complexité et le danger de la situation. L’ennemi jette sur le front des forces toujours nouvelles, y était-il dit, et sans tenir compte de ses lourdes pertes, se rue en avant au cœur de l’Union Soviétique, s’empare de nouveaux districts, dévaste et ruine nos villes et nos villages, viole, pille et massacre la population soviétique. Des combats se livrent dans le secteur de Voronef sur le Don, dans le sud, aux portes du Caucase du nord. Les troupes allemandes foncent vers Stalingrad, vers la Volga, et veulent à tout prix s’emparer du Kouban et du Caucase du nord avec leurs ressources en pétrole et en céréales… Après la perte de l’Ukraine, de la Biélorussie, des pays baltes, des Dombass et d’autres régions, il nous reste beaucoup moins de territoire, par conséquent bien moins de gens, de blé, de métal, d’usines et fabriques. Nous avons perdu plus de vingt millions d’hommes et, par an plus de 800 millions de pouds de grains et plus de 10 millions de tonnes de métal. Nous n’avons plus à présent la supériorité, ni en réserves humaines, ni en ressources de grain. Reculer plus loin serait consommer notre perte et en même temps celle de notre patrie… car si nous ne cessons de battre en retraite, nous resterons sans grains, sans combustibles, sans matières premières, sans usines, ni fabriques, sans chemin de fer. Il est temps d’arrêter la retraite, plus un pas en arrière ! … Notre patrie vit des jours terribles. Nous devons nous arrêter puis repousser et défaire l’ennemi, coûte que coûte. Les Allemands ne sont pas si forts qu’il y paraît. Ils rassemblent leurs dernières forces. Contenir leur attaque maintenant et dans les prochains mois, c’est assurer notre victoire… notre front reçoit toujours davantage d’avions, de chars, de canons, de mortiers. Que nous manque-t-il donc ? L’ordre et la discipline dans les compagnies, les bataillons, les régiments, les divisions, dans les unités blindées et dans les escadrilles d’aviation. Tel est à présent notre principal défaut. Nous devons rétablir dans notre armée l’ordre le plus rigoureux et une discipline de fer, si nous voulons sauver la situation et défendre notre pays. Ceux que la panique et la lâcheté saisissent doivent être exterminés sur le champ. Désormais la loi de fer de la discipline doit être exigée ; pour chaque chef, chaque soldat de l’Armée Rouge, chaque instructeur politique ; pas un pas en arrière sans l’ordre du commandement suprême.
L’ordre était signé par J. Staline». Mais le général Tchouïkov précise « sans la prise de conscience par des centaines de milliers d’hommes du danger de la situation dans laquelle nous nous trouvions tous, cet ordre par lui-même n’aurait rien fait ».
L’offensive allemande se poursuivait en appliquant la même tactique la pensant infaillible. « … l’aviation, le feu de l’artillerie, l’infanterie, et enfin, derrière elles les chars ».
Au mois d’août ont lieu des combats acharnés pour empêcher les troupes allemandes de progresser. « A partir du 20 août, la bataille pour Stalingrad se déplaça vers l’est, dans l’isthme entre Volga et Don ». Puis le 25 août « …ayant reçu l’ordre de Hitler de prendre Stalingrad… les troupes allemandes se ruèrent vers la Volga ». Après une percée allemande « le 23 août, les Allemands débouchèrent sur la Volga, mais ils ne purent élargir la brèche et s’emparer de la partie nord de Stalingrad… Aux combats dans les faubourgs nord de la ville prirent part des centaines de travailleurs, les combattants de la D.C.A. au coude à coude avec les soldats de la 64ème armée… Au sud dans le secteur de la 64ème armée, les Allemands ne réussirent pas à percer sur la Volga. Ils furent, en grande partie défaits par les contre-attaques de nos troupes».
L’Armée Rouge connaissait une situation critique car d’autres manœuvres de l’armée allemande auraient pu couper les 62ème et 64ème armées de la ville. « Mais les généraux allemands voulaient apparemment courir deux lièvres à la fois – prendre la ville d’emblée et encercler toutes les troupes des 62ème et 64ème armées… Stalingrad était en 1942 comme Moscou en 1941, le point sur lequel convergeaient les principaux buts et objectifs stratégiques, politiques, économiques et de prestige de toute la guerre ».
Au cours de ces combats « Le capitaine Ruben Ruiz Ibarruri, fils de la présidente du Comité central du Parti communiste espagnol, Dolores Ibarruri, …fut mortellement blessé…»
À noter une implication massive de la population civile auprès de l’Armée Rouge pour combattre mais aussi pour toute tâche pouvant aider les troupes. Malgré une situation militaire compliquée « l’état-major du front de Stalingrad restait toujours dans la ville ». À ce moment-là « Stalingrad assiégée se transforma en une ville forteresse qui se bat. Tout fut mobilisé pour repousser l’ennemi. Les troupes, arrivant des profondeurs du pays, trouvèrent dans la ville, la cohésion militaire des soldats et des habitants, ce qui affermit leur volonté de se battre jusqu’à la mort ». « La Stavka (État-major des forces armées de l’Union Soviétique créé par décret du 23 juin 1941) du Commandement Suprême renforçait systématiquement les troupes des fronts de Stalingrad et du Sud-Est ». Les combats touchaient toute la ville et la tactique adoptée était la suivante : « … le meilleur procédé de lutte contre les Allemands était le combat rapproché, de jour comme de nuit, sous ses diverses variantes. Nous devions nous trouver le plus près possible de l’ennemi, pour que son aviation ne puisse pas bombarder nos premières lignes ou notre tranchée avancée. Il fallait que chaque soldat allemand sente qu’il était la cible d’une arme russe, toujours prête à le régaler d’une dose de plomb ».
Le 12 septembre eut lieu le Conseil militaire du front, à cette occasion Vassili Tchouïkov devint le commandant de la 62ème armée en remplacement du général Lopatine. Interrogé, lors de ce conseil sur l’avenir de la bataille, il déclara « nous ne pouvons abandonner la ville à l’ennemi. Toutes les mesures seront prises pour ne pas la céder. Je ne demande rien pour le moment, mais après avoir étudié la situation dans la ville, je m’adresserai au Conseil militaire et lui demanderai alors son aide. Je prendrai toutes les dispositions pour tenir la ville et je fais serment de ne pas en sortir. Nous la défendrons ou nous y périrons ». C’est à partir de cette date que vont démarrer les combats sur la colline de Kourgane Marmaïev dominant toute la ville à 107,5 mètres d’altitude. C’est là que vont se dérouler « … les combats les plus acharnés de la bataille de Stalingrad, quand dans ce lieu, sur ce lambeau de terre, il ne resterait plus un seul endroit vivant qui n’ait pas été labouré par les explosions des obus et des bombes ». Une puissante concentration de troupes, de blindés et d’aviation allemande était prête à « … prendre la ville d’assaut et déboucher sur la Volga, c’est-à-dire progresser de vive force de 5 à 10 kilomètres et nous jeter dans le fleuve ». Le Conseil militaire de l’armée réuni le 12 septembre « … arrêta et adopta une série de mesures sans lesquelles il était impossible de continuer le combat.
1. Il nous était nécessaire de renforcer dans les troupes la conviction qu’il était impossible de reculer et que l’ennemi devait être défait. Le combat pour la ville devait être mené implacablement et nous devions la défendre ou mourir. Nous n’avions pas d’autre alternative…
2. Le Conseil militaire de l’armée prit la décision de créer, dans les grandes entreprises de la ville, des détachements armés d’ouvriers et d’employés qui pourraient défendre ces fabriques et usines aux côtés ou sans les unités de l’armée…
3. Le Conseil militaire interdit tout retrait non autorisé des positions occupées.
4. Le Conseil militaire prit la décision suivante : le commandant et l’état-major de l’armée resteront sur la rive droite, à Stalingrad et ne se replieront en aucun cas sur la rive gauche ou sur les îles».
Pour tenter d’endiguer l’avancée des troupes allemandes, une contre-attaque fut décidée pour le 14 septembre au matin.
« Le 13 septembre 1942 marqua le début de la période la plus acharnée et la plus sanglante de cette bataille, qui entra dans l’histoire sous le nom de «la défense de Stalingrad » et qui dura jusqu’au 19 novembre, c’est-à-dire jusqu’à la contre-offensive des troupes soviétiques… Le 13 septembre, la distance maximale qui séparait l’ennemi de la Volga ne dépassait pas dix kilomètres… les troupes allemandes ne purent pas les franchir bien que Hitler eut lancé dans la bataille pour cette ville ses meilleures forces plusieurs fois supérieures en nombre à celles qui la défendaient. Le monde suivait cette bataille en retenant son souffle, frappé d’admiration par le courage et la fermeté des défenseurs de Stalingrad ».
Du 13 au 19 septembre, la bataille est intense, avec des attaques permanentes de la part des deux adversaires. Les combats de rue font rage y compris au corps à corps à la baïonnette. « Cependant, le plan de Von Paulus : déboucher sur la Volga, pour attaquer le flanc et l’arrière de l’armée le long de la Volga, échoua ». Pendant ce temps le Conseil militaire de la 62ème armée resta près de ses troupes, affirmant ainsi la présence des officiers supérieurs auprès des combattants. Pendant cette bataille « nous portions une très grande attention au développement du mouvement des tireurs d’élite au sein de troupes… Chacun d’eux prenait l’engagement de former quelques as du tir de précision. Ils choisissaient un coéquipier qu’ils préparaient à devenir un tireur d’élite ». Parmi eux, il y avait Vassili Zaïtsev, Anatoli Tchébehov, Victor Medvédev et bien d’autres. « En ce temps-là le groupe de nos tireurs d’élite, qui grossissait rapidement, avait déjà liquidé plusieurs milliers d’ennemis». A ce moment-là, sur le front, un peu plus de 400 tireurs d’élites étaient avec les unités combattantes. De plus « le combat dans la ville est un combat particulier. Là ce n’est pas la force qui décide, mais l’habileté, le savoir-faire, la débrouillardise et la surprise. Les bâtiments urbains découpaient, tels des brises lames, les formations de combat de l’assaillant et canalisaient ses forces le long des rues. Aussi tenions-nous fortement les bâtiments les plus solides en y établissant des petites unités capables d’assurer la défense fermée en cas d’encerclement. Les édifices les plus solides nous aidaient à établir des points d’appui, d’où les défenseurs de la ville fauchaient les assaillants par le tir de leurs mitraillettes et fusils automatiques ». L’armée soviétique avait aussi constitué de petites unités qui constituaient des groupes d’assaut, « … d’une grande force de choc, irrésistible dans l’action et agile comme un serpent ». Elle cherchait aussi « … volontairement le combat le plus rapproché. Les Allemands n’aimaient pas, ou plutôt ne connaissaient pas, le combat rapproché ». Et « … le combat de nuit était notre élément ». « On ne saurait énumérer toutes les innovations de nos combattants ; dans les rudes batailles sur la Volga, nous faisions des progrès ; nous nous instruisions, nous nous aguerrissions ; tous, du simple soldat à l’officier ». Les combats vont se poursuivre, l’offensive allemande leur permet de progresser malgré de lourdes pertes. Dans cette période difficile, « … le commandant supérieur, prévoyant un danger redoutable, ne doit pas s’éloigner des premières lignes. Il doit se trouver le plus près possible de ses soldats. Alors les soldats ne lui feront pas défaut et accompliront leur mission. Voici pourquoi le Conseil militaire de l’armée exigeait de tous les officiers et instructeurs politiques, y compris l’état-major de l’armée, de se tenir en première ligne ». « Durant les journées du 8 au 14 octobre, il n’y eut aucune accalmie, et il ne pouvait y en avoir, car nos positions et celles des Allemands se trouvaient à portée de grenades ». L’Armée Rouge contre-attaque de nuit avec une riposte allemande soutenue. « L’ennemi qui nous tenait acculés à la Volga ne nous laissait pas non plus une minute de repos ».
Puis arriva le 14 octobre. Ce jour-là « … Hitler avait donné ordre à ses troupes de se mettre sur la défensive sur tout le front soviéto-allemand, à l’exception de celui de Stalingrad. Il y avait concentré tout ce qu’il avait pu trouver dans ses réserves… Quant à nous, qui en avions déjà tant vu, nous devions garder toute notre vie le souvenir de cette offensive ». Lors de cette attaque, « l’ennemi nous était cinq fois supérieur en hommes et douze fois en blindés, son aviation dominait sans partage sur ce secteur ». Malgré cette supériorité, la résistance soviétique sur tout le front est admirable. « Dans les batailles pour la ville de la Volga, s’exprima la force héroïque du peuple soviétique et de son soldat… D’après les données que nous possédions et le déroulement des combats, il était visible que les forces de l’ennemi, tout comme les nôtres, s’épuisaient. En dix jours, les Allemands avaient encore une fois coupé notre armée en deux… mais n’avaient pu anéantir le gros de nos forces. L’ennemi n’avait ni les forces, ni les moyens de le faire. Il lui fallait engager des réserves appelées du fond de ses arrières. Mais tous ces renforts… avec ces unités, engagées à la hâte et précipitamment dans la bataille, fondaient comme cire dans la fournaise de la bataille de Stalingrad. Cependant, Hitler tâchait par tous les moyens de garder l’initiative, bien qu’il n’eût déjà plus de forces suffisantes pour frapper de nouveaux coups ». D’ailleurs, « le Conseil militaire de la 62ème armée appréciait ainsi la situation : Von Paulus ne peut pas frapper un nouveau coup aussi puissant que celui des 14 – 20 octobre». Mais les troupes soviétique étaient « … à bout de force ». Fin octobre « … les combats commencèrent à se calmer… Dans les premiers jours de novembre, la tâche qui nous incombait était de harceler l’ennemi de toutes nos forces, de ne pas lui accorder de repos, ni de lui permettre de décrocher au cas où le commandement allemand déciderait brusquement de retirer ses troupes de Stalingrad ». Début novembre le froid s’installe sur la ville et le fleuve commence à charrier des glaçons avant qu’il ne gèle complètement. Ce qui entraîne des difficultés d’approvisionnement de munitions et de vivres venant de l’autre rive. Le 11 novembre une nouvelle offensive allemande « … sur un front d’environ cinq kilomètres de large ». D’après le Grand quartier général du commandement suprême et chef de l’état-major qui « rend fidèlement compte de la situation au long de ces journée… la situation de la 62ème armée s’aggravait alors que la Volga était prise par les glaces… L’armée se trouvait coupée en morceaux pour la troisième fois». Mais l’offensive allemande du 12 novembre ne lui apporta pas plus de succès. « Les pertes de l’ennemi durant ces deux jours de combat furent colossales et se chiffrèrent par milliers… Les 11 et 12 novembre après avoir repoussé les attaques de l’adversaire et bien que l’armée eût été, pour la troisième fois, coupée en deux, jusqu’à la Volga, tous les défenseurs de la ville, depuis les membres du Conseil militaire de l’armée jusqu’au simple soldat, comprirent que c’était la dernière offensive de l’ennemi… Nous étions convaincus que le prochain coup, puissant et irrésistible, serait porté par nos troupes ».

 L’heure est à la contre-offensive.
Les 19 et 20 novembre l’ordre est donné. Il s’agit alors « … de l’encerclement de toutes les forces ennemies concentrées devant Stalingrad et de leur anéantissement… On peut se représenter la joie des combattants à la réception de cet ordre. Nul ne doutait du succès ». Le général Vassili Tchouïkov est chargé « … de la coordination des actions sur les trois fronts de Stalingrad, pendant l’exécution de la contre-offensive». Le rapport des forces et des moyens des deux parties au début de la contre-offensive, pour les trois zones de front (sud-ouest, Don et Stalingrad), était le suivant :
- Troupes soviétiques : 1 106 100 soldats, canons et mortiers : 15 501, chars et canons d’assaut : 1463.
- Troupes allemandes : 1 011 500 soldats, canons et mortiers : 10 290, chars et canons d’assaut : 695.
« Dans les deux camps, le nombre d’avions était à peu près égal… les ressources de l’ennemi en armes motorisées et surtout en carburant, avaient été complètement épuisées ». L’offensive débute le 19 novembre et pour le front de Stalingrad la date est fixée au 20 novembre. L’ennemi ne s’alarme pas de cette offensive et des risques qu’il encourt. « Le 20 novembre au soir seulement, commencèrent à parvenir à Von Paulus des informations annonçant la déroute complète non seulement des unités roumaines, mais aussi des forces de réserves allemandes… Dans la soirée du 21 novembre… arrive un radiotélégramme de Hitler ainsi conçu « ordre au commandant d ’armée de se rendre avec son état-major à Stalingrad. Ordre à la 6ème armée de se mettre sur la défensive circulaire et d’attendre les instructions ultérieures ». Si Von Paulus se représentait déjà l’ampleur de la catastrophe, Hitler, lui, dans le lointain quartier général allemand, se berçait encore de l’assurance de l’invincibilité de la Wehrmacht. Von Paulus était aux abois. Les troupes soviétiques n’avaient pas encore refermé l’encerclement, quand Von Paulus, le 22 novembre à 18 heures radiotélégraphiait à l’état-major du groupe d’armées B « L’armée est encerclée… Les réserves de carburant seront bientôt épuisées, les chars et canons lourds seront dans ce cas réduits à l’immobilité. La situation en ce qui concerne les munitions est critique. Il reste des vivres pour six jours ». En rendant compte de la situation dans laquelle se trouvait la 6ème armée, Paulus demanda que lui soit donnée la liberté de décider de quitter ou non Stalingrad. Hitler réagit immédiatement à cette tentative de Von Paulus. Il adresse l’ordre : « La 6ème armée doit se mettre en position de défense circulaire et attendre l’offensive du dehors qui doit la débloquer». Et le 23 novembre « l’encerclement était achevé. Dans la poche se trouvaient la 6ème armée et une partie des forces de la 4ème armée allemande, soit 22 divisions d’un effectif global de 330 000 hommes… L’armée de Von Paulus tint du 23 novembre jusqu’au 2 février». Pendant ce temps, « la Stavka du Commandant suprême, prévoyant que l’ennemi effectuerait une tentative de débloquer les troupes encerclées, avait pris à temps des mesures, en renforçant le secteur dangereux d’où partit le coup frappé par le nouveau groupe d’armée « Don » formé à la hâte par l’adversaire. La tentative de débloquer l’armée de Von Paulus échoua. Le nouveau groupement d’armées ennemies subit une défaite. L’encerclement était maintenant solide ». Les troupes allemandes tentèrent de résister, de desserrer l’étau mais leur situation devint de plus en plus difficile. «Le 10 janvier 1943, toutes les armées du front du Don passèrent simultanément à l’offensive, pour disloquer la 6ème armée encerclée… Après la liquidation du groupe sud des troupes allemandes, le groupe nord continuait encore à résister, bien qu’il fût clair que sa liquidation complète était l’affaire de quelques heures ». Le 2 février 1943 au matin l’offensive soviétique vint à bout des dernières poches de résistance allemandes. L’ennemi se rendit soit au total 91 000 hommes dont 2500 officiers, 24 généraux et le général feld-maréchal Von Paulus. « Dans l’isthme entre Volga et Don, l’armée soviétique détruisit un des plus puissant groupement militaire de l’Allemagne… rien que dans la ville de Stalingrad et ses environs, il fut ramassé et enterré environ 150 000 cadavres allemands. L’offensive sur Stalingrad coûta au commandement allemand pas moins d’un million et demi d’hommes tués, blessés, disparus et prisonniers ». Les pertes soviétiques tant civiles que militaires furent aussi très nombreuses.
L’impact de la défaite du IIIème Reich montrera au monde entier que l’armée allemande n’était pas invincible. Et comme l’a indiqué le général Douglas Mac Arthur, « Nulle part et à aucun moment, je n’ai noté une résistance aussi efficace aux coups terribles assénés par un ennemi invaincu jusque-là, suivie d’une contre attaque tellement dévastatrice qu’elle ramènera l’ennemi jusqu’à son territoire national. L’échelle et la grandeur de cet effort font de Stalingrad la plus grande réussite militaire de l’histoire ».

Source : Stalingrad, Vassili Tchouïkov



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