Universités une histoire ancienne à Montpellier
Création de l’université de Montpellier.
C’est le 17 août 1220 qu’un légat pontifical (représentant du pape) autorise la création d’une université à partir de l’universitas (communauté des maîtres et des étudiants) déjà existante depuis environ 1130 notamment pour la pratique de la médecine sur le ville.
La particularité de la ville de Montpellier est la double dominante à l’université : le faculté de médecine et celle de droit.
Particularité du Moyen Age.
Pour fonder une université il faut une autorisation de la papauté ou de son représentant, souvent par l’intermédiaire d’une bulle papale. A ce moment là les universités deviennent des studium generale et ses diplômes sont reconnus partout. Les universités sont considérées comme des institutions religieuses. A ce titre elles bénéficient des privilèges ecclésiastiques même si une grande partie est laïc. La papauté maintient son monopole en matière d’enseignement et dans la collation des grades (attribution des diplômes). Les universités sont divisées en facultés. D’abord celle des arts qui est obligatoire, ensuite les étudiants se spécialisent en droit (civil ou canonique), médecine ou théologie.
Le cursus universitaire de l’époque.
Avant d’accéder à une spécialisation il faut obtenir son premier diplôme en devenant bachelier. Cela nécessite 6 années d’études sans compter l’enseignement élémentaire. Ensuite selon les spécialités les études sont plus ou moins longues. Pour obtenir un doctorat dans le cursus de médecine il faut 5 à 6 années. Pour être licencié en arts il faut passer 2 ans à côté du maître. Les études les plus longues sont en théologie où pour être licencié il faut 12 ans.
L’organisation de l’année « universitaire ».
Elle se divise en deux périodes. De fin juillet à fin août ou mi-septembre c’est le petit ordinaire, les maîtres ne font pas cours ceux sont les bacheliers qui interviennent auprès des étudiants et qui enseignent des notions. Ensuite c’est le grand ordinaire jusqu’au 29 juin où les maîtres tiennent leurs cours.
Il n’y a pas de vacances mais de nombreux jours chômés avec, en plus des dimanches, 70 à 90 fêtes religieuses auxquelles se rajoutent d’autres jours spécifiques où les cours ne sont pas assumés. Il reste donc en définitive 150 jours légibles qui correspondent aux enseignements des maîtres et où la présence est obligatoire.
La méthode éducative de l’époque.
Elle s’articule autour de trois aspects en tenant compte que la formation privilégiée est orale. D’abord la lectio où des œuvres de référence sont expliquées du début jusqu’à la fin. Ensuite, au cours d’un commentaire le maître introduit une ou plusieurs questionnes (questionnements). Ces interrogations amènent un exercice largement pratiqué au Moyen Age, la dispute (disputatio). Il y a plusieurs formes de disputes qui permettent d’approfondir, d’enrichir le débat et parfois de répondre aux questions.
Le développement des universités.
En 1300 il existe 18 universités en Europe qui se situent dans 4 espaces géographiques : la France, l’Angleterre, le Royaume de Castille et l’Italie. L’ensemble de la partie germanique de l’Empire n’a pas d’université et le monde scandinave non plus. Mais les universités se développent dans les décennies qui suivent et s’intensifient dans le paysage urbain. Le pouvoir royal, l’Eglise et la bourgeoisie des villes ont besoin d’élites formées pour répondre aux nécessites de leurs temps.
Il faut noter que l’instauration de la papauté en Avignon (1309/1316 à 1376) va favoriser l’installation de nouvelles universités dans le midi. Les papes, tous issus de la partie occitane de la France, s’intéressent au développement des universités et au contenu de la formation. Jean XXII a créé l’université de Cahors (sa ville natale), avant lui Boniface VIII avait approuvé la fondation de l’université d’Avignon et Urbain V a fondé deux collèges à Montpellier dont le collège des 12 médecins appelé aussi collège de Mende et un collège monastique permettant aux moines bénédictins de faire des études de droit canonique.
De plus de nombreux maîtres en médecine de Montpellier soignent les différents papes. Il y a alors un fort accroissement des effectifs étudiants et des diplômes obtenus. Par exemple, 26 doctorats en droits sont conférés à l’université de Montpellier entre 1341 et 1342.
Des spécialisations apparaissent.
Au cours du Moyen Age un certain nombre d’universités se spécialisent comme Paris pour la théologie (ce qui est à l’origine de la Sorbonne), Bologne pour le droit. Pour sa part Montpellier a dés le départ une double dominante : médecine et droit. Une présence universitaire qui depuis maintenant huit siècles ne s’est pas démentie.