La vie à Montpellier au XVII ème siècle.

La ville de Montpellier a été proclamé capitale du Bas Languedoc par la délibération de 1653 des Etats du Languedoc. Cette capitale compte vers la fin du XVII ème siècle environ 22 à 23000 habitants. C’est la deuxième ville du Languedoc après Toulouse et elle se place au 17ème rang parmi les villes du royaume.

Une population diverse.

La ville compte de très nombreux marchands qui sont d’ailleurs présents dans toutes les villes de la Méditerranée. Elle est au cœur de la route entre la péninsule Ibérique et l’Italie. C’est un axe important vers Lyon à l’est et Bordeaux à l’ouest.

Mais la ville compte aussi de nombreux officiers de justice et des finances représentant les différentes administrations royales.

Tous les corps de métier sont représentés. Ils sont dispersés comme les tailleurs d’habits très nombreux en ville mais aussi les tisserands, les menuisiers et les boulangers avec pour eux un nombre important de boulangerie dans la rue du Pila saint Gely pour ravitailler les voyageurs arrivant à Montpellier. Ou bien plus rassemblés comme les maçons devant disposer d’entrepôts pour leurs matériaux.

Les travailleurs de la terre habitent près des portes de la ville pour accéder plus rapidement aux champs, les marchands de laines se trouvent eux aussi près des portes. Les tanneurs sont proches de la rue de l’université à proximité de l’eau nécessaire à l’accomplissement de leurs taches.

L’espace urbain.

La ville compte un faubourg avec 1500 personnes vivant en dehors des remparts. La population est plus dense en ville avec 9 habitants par maison en moyenne contre 7 dans les faubourgs. La densité du centre ville peut atteindre 25 à 30 habitants par maison.

Autre caractéristique la concentration des marchands au centre de la ville dans l’actuel quartier de la préfecture, la place Jean Jaurès et la rue de l’Aiguillerie. A noter une importante domesticité en ville : 1 famille sur 4 utilise les services d’un domestique.

L’aristocratie et les communautés religieuses se concentrent entre l’esplanade et la rue du Pila Saint Gely.

A signaler la présence d’une seule fontaine à la porte du Pila saint Gely mais les puits sont nombreux sur les places et chez les particuliers.

La place de l’agriculture.

Toute la ville est cernée de vignes mais les champs d’oliviers et de blé sont aussi présents. La terre est fertile. Les vignes sont rampantes, les moutons vont paître sur les terre du côté de la mer. Les activités agricoles font vivre 1 habitant sur 5 en ville.

A noter l’abondance de lapins et des perdrix en garrigue qui sont largement consommés par la population. Au centre ville depuis 1212 se trouve un marché aux poissons, particulièrement consommé lors du carême fin février et mars.

Le vin produit est fort et se conserve peu même s’il existe quelques crus de qualité dans les environs comme le muscat, la clairette et le Picpoul. Il est consommé avec de l’eau.

Les jardins autour et dans la ville sont irrigués et les jardiniers professionnels les « rurbain » sont employés par les propriétaires.

Par contre il y a peu de forêt autour de Montpellier il faut aller chercher le bois assez loin.

Le climat est rude et les étés sont chauds sans pratiquement pas d’eau de juin à août, l’hiver durent deux mois (janvier février).

Une ville festive.

Les festivités sont ponctuées par les entrées des grands dignitaires royaux et ecclésiastiques. Les ouvertures de l’année universitaire ou de la cour souveraine sont l’occasion d’organiser des fêtes. Mais les plus nombreuses sont les fêtes religieuses fixes ou mobiles. Comme le 20 octobre la fête de la délivrance de la ville en 1622 de la domination protestante.

Celles ci sont l’occasion de cortèges où l’organisation en ordre met en valeur le rôle prépondérant de chacun.

D’autres pratiques profanes comme la fête de la saint Jean existent aussi. Le carnaval tient aussi une place importante

Le jeu à la paume est pratiqué et il existe sept terrains de jeux en ville. L’aristocratie pratique dès la fin du XVII ème siècle le « noble jeu l’arquebuse » dans les fossés de la ville.

En 1674 il y a à nouveau des tournois et en 1678 une représentation d’un opéra à lieu en ville.

Une ville universitaire avec ses particularités.

Montpellier est fort connu pour son université de médecine, il y a déjà au XVII ème siècle entre 150 et 200 étudiants. Mais la ville est réputée pour la formation des apothicaires et des chirurgiens. L’on y forme aussi des juristes. Cette communauté universitaire jouit de privilèges particuliers. Même les étudiants bénéficient d’un droit de contrôle sur leurs professeurs.

Pour être payé il doivent être accompagnés d’étudiants certifiant qu’ils ont bien fait les cours.

Comme l’indique Thomas Platter étudiant de Bâle 1595-1599 au sujet de la ville :  » Elle a été érigée par le roi Henri de France et par le pape Urbain, en toutes les facultés, mais plus spécialement la faculté de médecine, celle ci surpasse et de loin, toutes les autres dans la France entière. En effet, la beauté réjouissante de l’endroit, les palais et les édifices de la ville, l’amabilité de citadins, la douceur de l’air, la fertilité et le richesse des campagnes ont incités les médecins à prendre pied sur place. Et d’abord quand les Sarrasins ont été chassés d’Espagne ; les disciples des éminents médecins arabes, tant d’Avicenne que d’Averroès et bien d’autres se sont rendus à Montpellier. Telle fut l’origine des médecins de la ville. Ensuite, comme on venait de toutes les extrémités du monde pour y étudier, d’autres nations furent incitées, du coup à élire leur demeure en ce lieu ».



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