Centenaire de l’UD CGT de l’Hérault
2013 année du centenaire de l’UD CGT de l’Hérault
Présentation de quelques dirigeants qui ont marqué le mouvement syndical héraultais.
SOLIÉ Albert.
Né le 14 novembre 1906 à Béziers, mort non précisée.
Après avoir reçu une formation d’ajusteur « il entra chez Fouga en 1923 ». « Sa première carte syndicale, en 1932. 1934, fut celle du syndicat des Métaux CGTU… En 1934, confédérés et unitaires formèrent un syndicat unique qui végéta jusqu’en mai 1936. À cette date, la syndicalisation fit un bond énorme : l’organisation passa de douze à plus de 1200 adhérents… Albert Solié devint le secrétaire adjoint. Il était alors proche du Parti Socialiste. Cependant, en 1937-1938, il évolua vers des positions unitaires, alors qu’il était secrétaire adjoint de la bourse du Travail de Béziers. A l’issu de la grève du 30 novembre 1938, il fut licencié avec d’autres militants… De 1937 à la guerre, il fut membre du Conseil national de la Fédération des métaux CGT. Mobilisé en 1939, Albert Solié revint à Béziers en juin 1940 et adhéra au Parti communiste à la fin juillet 1940 ». Entre 1940 et 1942, il fut arrêté trois fois et relâché faute de preuves. Il occupa des responsabilités au sein du mouvement syndical ainsi que dans son parti. « En 1941, il était membre du triangle clandestin de direction régionale du Parti communiste… Enfin, en septembre 1942… Albert Solié fut arrêté et incarcéré à la prison de Montpellier d’où il fut transféré au fort de Vancia (Ain)… le 28 novembre 1942, il s’évada en compagnie d’autres détenus et gagna un hameau du Tarn ». Il rentra en contact avec son parti en octobre 1943 et assuma différentes responsabilités. « Au lendemain de la Libération, en septembre 1944, Albert Solié devint secrétaire de l’UL de Béziers. Le congrès départemental de la CGT l’élu ensuite, en février 1945, au poste de secrétaire de l’UD CGT… Il conserva cette responsabilité jusqu’à la fin 1970 prenant une part active aux luttes ouvrières dans l’Hérault durant ces vingt cinq années (agricoles, mineurs, métallurgistes de Fouga…) et au combat pour la paix en Indochine puis en Algérie. De la fin de 1970 à mai 1975, il occupa le poste de secrétaire régional de la CGT pour le Languedoc-Roussillon. De 1946 à 1956, il fut également membre du secrétariat fédéral du Parti communiste, puis membre du bureau fédéral de cette date à 1975… En 1975, il revint résider à Béziers, fut élu membre du comité fédéral de l’Hérault du PCF puis du bureau de la section communiste de Béziers-Nord ».
MONTAGNÉ Frédéric.
Né le 26 décembre 1910 à Marseillan, mort le 26 février 1984 à Béziers.
Après une formation de serrurier, en apprentissage, il travailla jusqu’en 1930 dans une entreprise métallurgique du biterrois. « En octobre 1932, après son service militaire, il revint travailler dans l’Hérault, à Béziers chez Fouga, entra en contact avec les Jeunesses socialistes et le Parti socialiste et y adhéra en décembre 1932. De 1935 à 1937, il fut Secrétaire des Jeunesses socialistes de Béziers et membre du bureau de la section socialiste de la ville. Ayant été licencié de l’entreprise Fouga en avril 1934, il travailla dans diverses entreprises notamment dans le bâtiment. En 1936, secrétaire régional adjoint de la Fédération CGT du Bâtiment… Il fut en conflit jusqu’en 1939 avec le Parti socialiste biterrois… sur les principaux problèmes : l’Espagne, la « pause », Munich. Lorsque vint la guerre, il était, quoique socialiste, proche du Parti communiste. Il y adhéra à la fin 1941 et poursuivit son activité dans le mouvement syndical. Il entra au MUR (Mouvement unis de la résistance) puis au Front national (organisation créée par le PCF)… En avril 1944, il était à Carmaux (Tarn) où il dirigeait la CGT clandestine… il prépara la libération de Carmaux notamment par l’organisation de la direction des grèves de mai et juillet 1944… de retour à Béziers, il devint secrétaire de… l’Union locale CGT de cette ville. Il demeura à ce poste du 12 février 1945 à la fin 1975 et devint ensuite président de l’UL… Il fut également vice-président de la Caisse primaire de Sécurité sociale de Béziers – Saint Pons. En mars 1977, il fut élu conseiller municipal communiste de Béziers… et devint adjoint au maire.
MEYER Victor, Antoine dit «Totor » [«Jean-Louis» dans la résistance].
Né le 22 décembre 1919 à Sète, mort le 22 avril 1972 dans un accident de voiture.
« Très jeune, avant la guerre, il adhéra à la Jeunesse communiste où il milita activement. Puis il adhéra au Parti communiste ». Très tôt il s’engagea dans la résistance à Sète. Arrêté, il s’évada et aida «… en août 1943, à la construction du premier maquis de l’Hérault à Prémian ». Il occupa divers postes de responsabilités dans la résistance dans l’Aude. « A la libération de Carcassonne, « Jean-Louis » était à la tête des FFI de l’Aude… » « Il fut démobilisé le 1er mars 1947 et revint à Sète. Il reprit sa place parmi les travailleurs. Il exerça la profession de docker et milita à la direction du syndicat CGT… En mars 1957, il était secrétaire adjoint du syndicat CGT des ouvriers dockers du port de Sète… membre du Conseil d’administration de la Caisse d’allocations familiales où il mena un combat acharné… Au congrès de l’union locale des syndicats CGT de Sète, en 1967, il devint secrétaire général, succédant à Paul Salabert. Il joua un rôle important en mai-juin 1968, au service du rassemblement des travailleuses et travailleurs de Sète. Il était un des dirigeants de la section de Sète du PCF et membre du Comité fédéral du PCF de l’Hérault (dés les années 1960 jusqu’à son décès). Il fut élu conseiller municipal le 14 mars 1971 dans la municipalité présidée par Pierre Arrault (PCF). » Il était titulaire de la médaille de la Résistance (JO du 11 juillet 1946), très populaire et tout le monde l’appelait « Totor ».
DOMENECH Jean.
Né le 26 mars 1905 à Llivia (enclave espagnole dans les PO), mort le 2 avril 1974 à Montpellier.
« Domenech adhéra aux Jeunesses communistes en 1922 et au Parti communiste en 1927 à son retour du service militaire durant lequel il milita au sein d’une cellule JC à la caserne de Béziers… Mais l’essentiel de l’activité de Jean Domenech était consacré au syndicalisme. Responsable du syndicat des ouvriers agricoles de Boujan, membre de la commission exécutive de la 10è région unitaire, il devint, en 1935, secrétaire de la chambre syndicale unifiée des ouvriers agricoles du Midi qui regroupait les syndicats autonomes, confédérés et unitaires. Lors de la réunification syndicale de la fin 1935, il fut secrétaire de la 14è région fédérale des syndicats ouvriers agricoles, puis membre de la commission exécutive de la nouvelle UD CGT en mars 1936, il fut délégué au congrès de la CGT tenu à Toulouse». Il deviendra permanent et secrétaire de l’UD jusqu’à la guerre. Mobilisé en 1939, prisonnier en mai 1940, il restera prisonnier en Allemagne et ne rentrera qu’en juillet 1945. « A son retour, Jean Domenech fut coopté comme secrétaire adjoint de l’UD. Il devient ensuite secrétaire fédéral des ouvriers agricoles de l’Hérault… Il occupa ces postes jusqu’en 1972… Il fut également, durant cette période, membre du bureau puis du comité de la fédération communiste de l’Hérault. »
GALINIER Hervé.
Né le 3 août 1907 à Capestang, mort le 4 décembre 1988 à Béziers.
« Hervé Galinier commença à exercer le métier d’ouvrier agricole en 1921, à l’âge de quatorze ans. En 1924, il adhéra au syndicat unitaire des ouvriers agricoles et en 1925 à la Jeunesse communiste et au Parti communiste… Le 22 septembre 1927, il assistait au IVè congrès national de la CGTU tenu à Bordeaux. Ce congrès le désigna comme délégué au congrès de l’Internationale Syndicale Rouge, mais le visa lui ayant été refusé, il ne put se rendre à Moscou. » Ses écrits antimilitaristes lui valurent six mois de prison et 100 F d’amende en 1930. « En mars 1936, il fut délégué au congrès de Toulouse de la CGT. Un an plus tard, il devenait Secrétaire de la section fédérale des ouvriers agricoles CGT. » Après avoir été fait prisonnier et libéré pour raisons sanitaires, il participa à la libération de Capestang. « En avril 1945, il fut élu à la direction fédérale CGT des ouvriers agricoles et vint résider à Béziers. De 1945 à 1950, il fut secrétaire permanent de cette organisation. Il fut conseiller municipal de Béziers en 1945, réélu en 1947 et 1953 et le demeurera jusqu’en 1959. Il était également membre du comité fédéral du PC ».
Chez les responsables des ouvriers agricoles nous aurions pu aussi parlé d’Antonin GROS (1890-1977) ou de Philomen MIOCH (1903-1990).
A cette époque l’activité agricole était important et plusieurs milliers d’ouvriers agricoles étaient syndiqués à la CGT. Pendant plusieurs décennies la section agricole avait un permanent syndical payé par les cotisations.
En ce qui concerne les responsables de Montpellier nous n’avons aucune information sur l’activité et la vie de militants comme Pierre NAVARO ou Henri GRANIER (secrétaires généraux de l’UL de Montpellier) ou de Raymond GENYES (secrétaire permanent de l’Union syndicale de la construction). Si des camarades ont des informations sur ces dirigeants ils peuvent nous en faire part afin d’élargir nos connaissances.
Ensuite jusqu’à la fin des années 1970, l’activité économique dans le département de l’Hérault se concentrait sur Béziers, Sète et les hauts cantons.
Sources :
- Collection du Maitron (44 ouvrages), Université Paul Valéry, Montpellier
- Dictionnaire Bibliographique du Mouvement Ouvrier Cettois puis Sétois par Jacques BLIN